Compétences de Saint-Barthélemy
Réorganisation du système de soins à Saint-Barthélemy
Table ronde à l’occasion de la visite à Saint-Barthélemy
de Jean-François Carenco, ministre délégué aux outre-mer.
Lors de la venue à Saint Barthélemy de Jean François Carenco, Ministre délégué chargé des Outre-mer, une table ronde s’est tenue sur le thème de la réorganisation du système de soins. À cette occasion, seule invitée de notre groupe Saint-Barth d’Abord à y participer, j’ai pris la parole. Voici le contenu de ma déclaration :
« Saint-Barthélemy n’est pas un désert médical mais sa situation insulaire la place dans l’obligation de réduire sa dépendance à l’extérieur en matière d’offre de soins.
Il est illusoire de penser qu’elle disposera d’une offre de soins comparable à celle de Paris.
L’enjeu est donc bien d’améliorer l’offre, de conforter la continuité du fonctionnement de l’hôpital et des évacuations sanitaires.
Les règles nationales de financement et de fonctionnement des centres hospitaliers ne permettent plus de répondre aux contraintes de l’île qui n’attire plus de médecins.
Le dispositif d’évacuations sanitaires doit être adaptés à la contrainte de la piste d’atterrissage de l’île.
Cela suppose des surcoûts de fonctionnement.
Nous avons deux leviers pour aller vers une plus grande adaptation: d’abord, celui du statut de collectivité d’outre-mer dotée de l’autonomie et d’autre part, celui de la situation du solde des « comptes » du territoire, excédentaires en moyenne de 20 millions d’euros par an.
L’objectif est donc bien partagé, mais c’est sur les leviers identifiés pour y parvenir que des points de divergences se situent.
La compétence santé requiert une technicité et une ingénierie qui doit rester l’apanage des professionnels. Le code de la santé régit des sujets tels que le droit des malades, les examens génétiques, le contentieux de la santé, le don d’organe, etc.
De plus, dès lors que c’est le financement de l’hôpital qui est en jeu, il y a donc lieu de se concentrer sur le schéma de gestion de la sécurité sociale.
Si les élus peuvent contribuer à la définition des orientations territoriales en matière de santé, je reste convaincue qu’aussi bien le recrutement des personnels que la direction de l’hôpital doivent être confiés aux fonctionnaires qualifiés qui doivent pouvoir exercer ces missions en toute indépendance.
J’ai toute confiance dans leur travail, même si nous pouvons diverger sur certaines analyses et orientation, ce qui constitue, du reste, la preuve de leur autonomie.
Les constats dressés par la majorité actuelle, montrent également que le noeud de la situation est bien financier: il manque des pansements aux urgences, un machine d’analyse munite du sang, un monotoring, des brancards, des lits bariatriques d’urgence, une couveuse, des ordinateurs, des urgentistes, un pharmacien, il n’y a plus d’ambulance, etc., en s’appuyant sur la liste, non exhaustive, dressée par la première vice-présidente elle-même.
La réglementation qui est en cause est donc celle qui s’applique au financement de l’hôpital en premier lieu.
Les investissements quant à eux, peuvent bénéficier non seulement de la bonne santé financière de la collectivité mais aussi d’un contexte qui favorise des donc généreux de personnes privées auxquelles nous sommes reconnaissants.
Cet objectif partagé confirme la pertinence du travail initié par la majorité précédente sous l’égide de Bruno Magras et porté par Michel Magras avec deux propositions de loi, l’une ordinaire et l’autre organique.
Cette analyse a donc conduit au dépôt d’une proposition de loi organique visant à partager certains domaines de la sécurité sociale avec l’Etat.
Si le Gouvernement et la majorité sont d’accord, ce vecteur peut être assez vite opérationnel puisque nous disposons aussi de l’architecture d’une caisse locale qui avait été juridiquement approuvée par le ministère de la santé.
Il va sans dire que cette démarche législative n’est pas exclusive de mesures de réajustement administratif, là où cela est d’ores et déjà possible.»
Micheline Jacques.
Texte n°70 de Micheline Jacques
Texte n°51 de Micheline Jacques
DOSSIER LÉGISLATIF
Conforter et améliorer le statut de Saint-Barthélemy