La sénatrice à la rencontre
des socioprofessionnels
Interview
La sénatrice de Saint-Barthélemy, Micheline Jacques, poursuit sa collecte de témoignages auprès de la population. Son objectif étant d’appréhender de la manière la plus fine possible les difficultés auxquelles les habitants et travailleurs font face, ainsi que leurs inquiétudes. Pour ce faire, Micheline Jacques a organisé le mercredi 10 janvier une rencontre avec les socio-professionnels de l’île. Un entretien auquel une trentaine de personnes a participé. «J’avais deux messages à faire passer, de la toute petite hôtellerie jusqu’aux grands patrons, pour essayer de saisir la tendance», explique la sénatrice.
Lors de cette rencontre, Micheline Jacques a notamment relevé des inquiétudes et des mécontentements, «que je partage», assure-t-elle en précisant : «Saint-Barthélemy s’est développée sur un modèle qui permettait d’intégrer la population. L’idée était de toujours se situer dans le haut du segment, quel que soit le secteur ou l’activité, mais que chacun y trouve sa place. En développant parallèlement une série d’événements bien orchestrés pour que toute la population travaille. J’observe malheureusement que ce modèle s’étiole.»
Pour la sénatrice, le tourisme se veut désormais de plus en plus «standardisé». Elle explique : «Avant, on proposait toujours un petit plus, avec un art de vivre propre à l’île fait de convivialité, de simplicité et de qualité de l’accueil. Les changements sont sans doute liés à l’influence des grands groupes, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas les bienvenus, mais plutôt qu’ils doivent davantage respecter l’esprit de l’île.»
Le sujet de la hausse constante des loyers l’inquiète également. «Là encore, les grands groupes sont décriés mais, pour moi, la clef de ce problème est dans la main de tous les propriétaires, indique-t-elle. Quand on loue des logements à 8.000 euros ou plus à des établissements pour qu’ils y logent leurs employés, il y a fatalement une répercussion sur les tarifs. Ce qui conduit petit à petit vers une exclusion d’une partie de la population. Cela crée des tensions.» Ce «malaise», comme elle le définit, Micheline Jacques estime qu’il peut disparaître par un travail commun qui tendrait à «faire perdurer le modèle auquel l’île est attaché», dit-elle, avant d’ajouter : «Pour ça, il faut que chacun y mette du sien.»
Pour la sénatrice, une confrontation n’apportera rien de constructif. «Je suis pour la discussion, pas la foire d’empoigne, insiste-t-elle. Les îles de la région se développent donc il ne faut pas attendre de se casser la figure pour réagir.» En résumé, Micheline Jacques invite tous les acteurs de l’île à jouer collectif. Et de marteler : «On est comme sur un bateau et je sais que l’on est capable de prendre les bonnes décisions.»
La sénatrice recueille les doléances d’une partie de la population
Quelque chose
ne va plus
dans notre île